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Joies du temps de Carême

Editorial

À la suite du Concile de Vatican II, l’église a changé la formule accompagnant l’imposition des cendres sur le front des fidèles le mercredi de l’entrée en Carême. Le geste n’en demeure pas moins symbolique. Il est là pour nous rappeler que notre séjour terrestre a des limites et que notre corps est appelé à redevenir poussière.

Le Carême a donc été conçu à l’origine comme la période où, chaque année, le chrétien devait se repentir de ses péchés dans la pénitence et notamment le jeûne. Cela lui a naturellement conféré un caractère d’austérité, que les adversaires de l’Eglise ont cherché à exploiter en le présentant de façon à décourager les personnes les mieux intentionnées. Le Carême pouvait alors apparaître comme une période de profonde tristesse, dépourvue de toute joie.

Mais fort heureusement, l’église n’a pas manqué de rectifier cette image déformée de la réalité. Le Carême est un temps de conversion, laquelle est accomplie certes par la pénitence, mais aussi, inséparablement, par la prière et le partage. Dans ce contexte, la privation prend un tout autre aspect dès lors qu’elle sert à venir en aide au pauvre, dans un esprit d’authentique charité. Et elle revêt sans doute son plus beau visage lorsqu’elle bénéficie à l’enfant malheureux. Alors le partage et la privation deviennent cause d’une véritable joie.
Le soulagement qui est apporté au malheureux, et spécialement à l’enfant dans la misère, dans la souffrance, dans le dénuement, se traduit spontanément sur son visage, dans son expression familière. Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder les photographies, prises sur le vif, des enfants à qui est apportée une aide, si modeste soit-elle. C’est un frémissement de bonheur qui se traduit sur leur visage de mille manières, par un sourire, un rayonnement des yeux.
Enfants sans école, sans vêtements, sans nourriture, sans foyer, sans parents… Peut-être avons-nous pu, ensemble, grâce à notre générosité, leur rendre l’espoir…
Joies profondes de ce temps de Carême.

Jean Genty
Président de l’œuvre de l’Adoption
Annales de mars 2024